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L’orage a dévasté et retourné la terre

Arrachant sans pitié la fleur déjà courbée

Le ciel éparpillé a craché sa colère

Et plongé dans le noir l’enfant terrorisé

Le feu s’en est mêlé et aussi le tonnerre

Et l’eau a ruisselé dans toute la vallée


Et cela a duré longtemps et Sourdement


Puis le vent est venu dans un souffle léger

Réconcilier l’enfant et le sombre tonnerre

Désencombrer le ciel de sa futilité

Et relever la fleur pour une autre bruyère

Dans un ultime élan, la terre a supplié

Et soudain le silence a rejoint la lumière


Debout contre le mur, la toile entreposée

Pour l’orage à venir, elle semble préparée

Au combat à livrer elle sera initiée

Contre les éléments et avec eux liée


Car cela va durer longtemps et Sourdement



L’outil s’est acharné à creuser la surface

Maltraitant sans répit l’oiseau déjà blessé

La couleur a surgi de toute son audace

Et dans un ciel de feu le noir a triomphé

Le trait à l’agonie n’a pu garder la face

Et l’eau a détrempé le dessin mutilé


Et cela a duré longtemps et Sourdement


Puis le vide est venu dans un profond respect

Souffler sur l’inutile et sublimer la trace

Réinventer l’oiseau pour une autre envolée

Et dessiner un monde avec beaucoup d’espace

Dans un dernier soupir, l’image a exulté

Et l’arc en ciel enfin a pu trouver sa place


Debout contre le mur, la toile est reposée

De l’orage passé, elle semble détachée

Et pourtant quelle bataille pour elle j’ai livré !

Contre les éléments, et avec eux liée


Car cela a duré longtemps et Sourdement


Les éléments

Le silence des coquillages

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