CHRISTINE MULLER PEINTRE
En permanence dans mes galeries en France et à l'étranger
L’orage a dévasté et retourné la terre
Arrachant sans pitié la fleur déjà courbée
Le ciel éparpillé a craché sa colère
Et plongé dans le noir l’enfant terrorisé
Le feu s’en est mêlé et aussi le tonnerre
Et l’eau a ruisselé dans toute la vallée
Et cela a duré longtemps et sourdement
Puis le vent est venu dans un souffle léger
Réconcilier l’enfant et le sombre tonnerre
Désencombrer le ciel de sa futilité
Et relever la fleur pour une autre bruyère
Dans un ultime élan, la terre a supplié
Et soudain le silence a rejoint la lumière
Debout contre le mur, la toile entreposée
Pour l’orage à venir, elle semble préparée
Au combat à livrer elle sera initiée
Contre les éléments et avec eux liée
Car cela va durer longtemps et sourdement
L’outil s’est acharné à creuser la surface
Maltraitant sans répit l’oiseau déjà blessé
La couleur a surgi de toute son audace
Et dans un ciel de feu le noir a triomphé
Le trait à l’agonie n’a pu garder la face
Et l’eau a détrempé le dessin mutilé
Et cela a duré longtemps et sourdement
Puis le vide est venu dans un profond respect
Souffler sur l’inutile et sublimer la trace
Réinventer l’oiseau pour une autre envolée
Et dessiner un monde avec beaucoup d’espace
Dans un dernier soupir, l’image a exulté
Et l’arc en ciel enfin a pu trouver sa place
Debout contre le mur, la toile est reposée
De l’orage passé, elle semble détachée
Et pourtant quelle bataille pour elle j’ai livré !
Contre les éléments, et avec eux liée
Car cela a duré longtemps et sourdement